Première sortie [PV Hinomura]

Messages : 10 Date d'inscription : 04/04/2011

Sa première sortie. Daniel allait sortir pour la première fois de sa cellule, sous la surveillance du directeur. Il était dans la cour, marchant lentement, son regard plongé dans ce qui l'entourait. Les gens ne lui inspiraient rien. Le décors ne lui inspirait rien. Rien de ce qu'il ne voyait ne lui inspirait le moindre sentiment. Il était comme une enveloppe vide, à première vue, dénué de toute humanité. En revanche, lorsqu'il regardait quelque chose, l'atmosphère devenait bizarre, comme si son ressenti n'était pas visible. Décidément, ce névrosé était de loin l'un des cas psychologiques les plus compliqués que le psychiatre en charge de son suivi avait pu trouver... Le pauvre homme étudiait des cas bénins avant d'avoir Daniel, comme de petites dépressions, ou encore de minuscules troubles mentaux...

Le directeur, non loin, avait tout intérêt à ne pas rentrer dans l'espace vital de Daniel, celui-ci étant estimé à environ un mètre autour de lui. Cela laissait bien des possibilités à cette distance... Sur le chemin, il dessinait sur un carnet TOUT ce qu'il voyait : les piliers, le directeur, la zone, lui même possédant différentes humeurs... Il réalisait ses dessins par l'assemblage de minuscules points au crayon de couleur, qu'il répétait sur tout le dessin et, au final, donnait une image d'une si bonne qualité qu'on aurait dit une photographie. Son dessin du directeur était si réaliste que l'on aurait pu croire que ce dernier allait sortir du dessin et tirer les oreilles de celui qui le regardait... Toutefois, ces dessins exceptionnels semblaient avoir un sens. Ils possédaient quelque chose d'étrange, d'inhabituel, inspirant d'étranges ressentis...

Puis vint le moment où un balayeur l'approcha légèrement. S'ensuivit une sorte de grognement faisant penser à celui d'un gros chien plutôt que celui d'un humain, incitant l'homme à s'écarter vivement, ce qui fit revenir Daniel à son état normal. Pourtant, le balayeur marchait silencieusement et était dans son angle mort, et le névrosé n'avait pas tourné la tête d'un seul centimètre... Celui-ci semblait avoir flairé la présence du balayeur à un mètre de lui, sans même l'avoir vu, senti ou entendu. Ce n'était pas un sixième sens, ou du moins, cela n'en aurait pas été un de manière rationnelle... Mais si ce n'en était pas un, alors aucune explication rationnelle n'aurait pu expliquer ceci. Il semblait toutefois accorder au directeur quelque chose d'étrange : il le laissait pénétrer dans son espace vital, à l'inverse des autres personnes. Il ne réagissait pas dans les rares moment où celui-ci serait à un mètre environ de lui. Bien sûr, s'il le touchait, personne ne sait ce qui se serait passé...

Hinomura se passa une main sur le front. Putain ce qu'il n'aimait pas cette sensation. Celle d'un manque , ou l'impression d'avoir pris une cuite, il ne savait pas trop. Aujourd'hui , il devait tester un nevrosé, voir de quoi il était capable voir ce qu'il cachait , mais il avait l'humeur un peu violente et dominatrice aujourd'hui. Il ferma les yeux , un instant , torse nu dans son bureau où il avait passé la nuit et s'alluma calmement une clope dans ses mains chaudes d'un réveil récent. Un gémissement rauque s'échappa de sa gorge séche, et avala la moitié d'une canette de jus d"orange. Sa langue passa sur le coté de ses lèvres pour ramasser une goutte de trop, et il se leva, enfila une chemise noire, retroussa les manches sur ses coudes, avant de passer un blouson sombre, avec quelques écritures claires comme faites au pinceau et sortit.

En quelques minutes le gosse fut sorti de son nid douillet et il put constater que sa paraphrénie était bel et bien présente. Tout seul dans son monde, une bulle de protection , comme lui avait montrer le grognement , puis de nouveau le calme. De quoi était-il capable ? Il sentit le froid passé sur sa gorge et ferma un peu les yeux en recrachant de la fumée. il aimait ce froid. Et si ... par hasard, lui entrait dans son perimètre de sécurité. le grand type se posta juste derrière Daniel et le fixa de haut. Il sourit calmement sans faire un geste pendant quelques minutes , puis se grattant machinalement la gorge , il murmura calmement tout prés de son oreille.

" C'est pas bien d'être allergique aux gens comme ça... il n't'a rien faire le jardinier..."

Messages : 10 Date d'inscription : 04/04/2011

Daniel semblait ne pas refuser la présence du directeur dans son périmètre de vie. Ainsi lorsque celui-ci s'approcha très près de lui, il ne réagit pas spécialement. Ni pacifiquement, ni agressivement. Vint le moment où une personne visiblement stupide, irréfléchie et versée dans le petit banditisme ne vienne marcher trop amplement et heurter le directeur à l'épaule accidentellement. Le névrosé grognait déjà lorsque le petit délinquant de quartier

« Tu peux pas r'garder où tu marches, trou duc' ?! »

Il eut tout juste le temps de finir sa phrase que Daniel se jeta dessus, comme un animal dangereux que l'on aurait agressé, et lui lacéra le torse à grand coups d'ongles, ou plutôt, de "griffes"... Car ses ongles ressemblaient plus à des griffes qu'à des ongles. Les hurlements de douleur et les gémissements de pitié qui sortaient de la bouche du petit hooligan de quartier ne semblaient pas faire plaisir à Daniel, mais ils semblaient l'enrager encore plus. Heureusement pour l'homme dont le torse était mutilé, Daniel finit par se faire rappeler à l'ordre par deux hommes de la sécurité... L'homme se releva, puis fixa Daniel. Celui-ci lui renvoya un regard si froid et assassin que l'homme, qui était déjà tétanisé, finit par en pleurer. Ah, et aussi, visiblement, il s'était fait dessus... Son pantalon était, au niveau de l'entrejambe, mouillé. Le regard de Daniel n'avait rien d'agressif, mais il semblait si épouvantable et défensif que l'homme se mit à partir en courant, hurlant comme une jeune pucelle dans une ruelle sombre à deux heures du matin. Après quoi on ne put lire strictement aucune émotion en Daniel.

Il n'arborait avant aucune émotion, certes, mais il avait l'air de ne pas agir aléatoirement. Il semblait donner une signification au moindre de ses actes, et communiquer par des regards si intenses qu'on aurait cru qu'il s'immisçait dans vos pensées et vous imposait une émotion qui devait être comprise d'une manière ou d'une autre. C'est alors qu'il se tourna vers le directeur et, chose impensable, essaya de sourire... Bien sûr, son sourire ressemblait plus à un rictus tordu et effrayant, rendant l'un des deux gardiens qui le maintenait légèrement pâle, mais c'était bel et bien un sourire... Du moins, une tentative de communiquer, peut être ... ?

» HINOMURA SHEIGAN: DIRECTEUR