Blond vs. Blond [ PV. Duncan Carter]

Et voilà. J'étais arrivé dans ce camp. Enfin arrivé. J'étais venu avec mon sac à dos, mes fringues se résumant plus à ma veste que je portais actuellement et mon jean, et on pouvait ajouter une seconde tenue tout à fait lambda. Le sac contenait en plus quelques affaires. Je pouvais donc attendre avant de passer chez moi, n'ayant pas besoin de déposer une grosse valise ou je ne sais quoi.

Mon nouveau boulot me permettait d'être plus ou moins tranquille, et je m'étais décidé d'en profiter comme je pouvais. Je savais que quoiqu'il arriverait, je recevrais sûrement recevoir un appel pour intervenir on ne sait où et que, de toutes manières, j'étais parti pour faire une nuit blanche. Voilà pourquoi une petite balade nocturne m'avait tenté. J'étais allé aux alentours d'un bâtiment un peu délabré. En en faisant rapidement le tour, j'en étais venu à me demander s'il servait encore... En voyant quelques lumières derrières les vitres brisées, j'obtins ma réponse.
Mes pensées allaient et venaient dans mon esprit, si bien que les visions qui me hantent depuis plusieurs années avaient eu envie de revenir me rendre visite. A ce qu'il paraît, ces esprits ne sont que des illusions, ou un truc dans le genre... Encore un de ces diagnostics du médecin de cet asile dont j'étais enfin sorti en me faisant plus que difficilement passer pour quelqu'un de « normal » - et surtout après avoir un peu amoché les gardiens, mais soit –. Enfin, peu importait pour le moment ! Ici même, maintenant, je discutais tranquillement avec cette petite fille encore à la recherche du repos éternel. Elle me parlait et je l'écoutais, lançant une ou deux remarques de temps à autre, quand j'avais un éventuel avis à donner. Nous marchions sur un petit chemin, et la pénombre de la nuit ne me permettait pas de voir grand chose. De plus, il faisait un sacré froid, et je ne pensais pas à regarder où je marchais, fixant le sol et me réchauffant comme je le pouvais. Mais... vous savez ce qui arrive si on ne regarde pas devant soi ? Bah... On se cogne un peu n'importe où.
Moi, je m'étais pris un mur en pleine tête. Ou plutôt une porte. Je la regardai nonchalamment de haut en bas et regardait d'un air mauvais la petite fille qui m'accompagnait.

« Et tu ne pouvais pas me dire qu'elle était là, cette porte ?! »

Elle baissa la tête, tandis que je soupirai. Je posai une main sur ce qui semblait être la poignée et ouvrit la porte, laissant entendre un léger grincement plutôt désagréable.

« Vraiment... Comment ce vieux machin peut-il encore servir... ? (je regardai de droite à gauche, observant le hall d'entrée) Remarque, l'intérieur est tout de même pas si mal... Enfin, tout est relatif. »

J'avançai de quelques pas, laissant la porte ouverte derrière moi. Le bâtiment dans lequel j'étais entré n'étais pas vraiment en bon état, mais il n'était pas trop en mauvais état non plus. Un juste milieu, on va dire...
La porte se referma d'elle même, faisant un bruit plutôt détonnant. Pour un assassin, je n'étais pas vraiment discret. Peut être que je devrais être plus prudent, ici. Sûr, même. Je mis tous mes sens en alerte et avançai à patte de velours dans le hall, me dirigeant vers une salle d'où on pouvait voir un peu de lumière. Une fois à quelques mètres, je tendis l'oreille et jetai un bref coup d'œil par la porte. Un blond. Il y avait un blond, l'air assez jeune, mais pas non plus comme un adolescent.
J'entrai silencieusement, attendant une quelconque réaction, me tenant appuyé contre le cadre de la porte. La petite fille se tenait derrière moi, semblant se cacher. Je la fixai, comme pour dire "Il ne te verra pas, de toutes manières." et tournai de nouveau la tête vers l'inconnu.

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Déjà plusieurs heures que Duncan était dans ce bâtiment à ressasser de vieux souvenirs pas toujours très agréables. Cette vieille bâtisse pouvait faire froid dans le dos par ce temps presque apocalyptique, mais lui il s'en fichait,il avait connu déjà bien pire dans sa piètre existence. Autour de lui le silence régnait, personne n'était ici, tout le monde devait être sous ses couettes à cette heure ci. Tout le monde sauf lui, de toute manière il n'arriverait pas à dormir après le cauchemar qu'il avait fait un peu plus tôt. Si seulement ses vieux démons pouvaient lui foutre la paix il en serait plus que ravi. La fumée de sa cigarette allumée à cette heure tardive gravitait autour de lui dans un nuage peu agréable. Non il n'avait pas pour habitude de fumer, mais là il ne pouvait pas s'en empêcher...

Il finit par jeter la cigarette par la fenêtre en jurant un peu et alla s'asseoir derrière le bureau amené ici spécialement pour son cour, et commença à corriger des copies pour se changer les idées autant que possible. Malheureusement c'était peine perdue... Il soupira longuement et se pencha en arrière sur sa chaise pour fermer les yeux et essayer de penser à autre chose. Il écoutait, les bruits que l'on peut remarquer la nuit. Les planchers qui craquent, les portes qui grincent parfois à quelques coups de vents... Les hiboux et les chouettes.... Le vent, la neige, la nature..... Et sa respiration, lente et calme, qui peut changer en un seul instant à cause de tant de choses qui peuvent arriver par surprise... Tant de bruits qui pourraient effrayer un simple enfant... Un enfant aimé et dorloté par ses parents... Elevé avec des contes de fées et des princes charmants sauvant des princesses.... Si seulement la vie était comme dans les contes. C'était bien ce que pensait Duncan à ce moment précis. Mais il ne se faisait plus d'illusions depuis longtemps. Lui il avait été élevé avec les sorcières et les grands méchants loups...

Mais un bruit inhabituel le fit sortir de sa douce rêverie et de ses réflexions. Une porte qui claque... avait-il halluciné à force de rester ici ? Peut-être pas... La réponse viendrait de toute manière bien assez vite comme ça. Ses doutes se confirmèrent lorsqu'il entendit une voix dans le bâtiment, ainsi que des pas. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres et il referma les yeux, attrapant sa guitare pour commencer à jouer quelques accords, la musique étant plutôt sombre et lente, tout en murmurant:

-Nous avons de la visite on dirait...

Duncan se perdait dans sa musique, tellement qu'il en oublia presque tout le reste. Cette mélodie qui lui permettait simplement d'exprimer son état d'âme à l'heure actuelle. Comment les autres pouvaient-ils comprendre cela en le voyant déambuler dans les couloirs, le visage souvent fermé et pourtant le sourire aux lèvres ? On l'avait souvent jugé par rapport à ce qu'il dégage comme présence. Souvent mal jugé d'ailleurs... il ne fit même pas attention à l'homme qui venait de pénétrer dans la pièce, adossé maintenant à l'encadrement de la porte. Mais la chaleur corporelle de l'intrus se fit bientôt ressentir dans la pièce. Tout en continuant de jouer le blond murmura assez fort pour qu'il l'entende.

-Que faites vous ici à une heure si tardive ? C'est dangereux de se balader seul ici.

Il arrêta de jouer et se leva, posant la guitare sur le côté avant de se retourner vers l'homme et enfin poser ses yeux sur lui. Ses yeux sans expression en cette nuit, comme mort. Enfin, le vrai Duncan était mort en quelque sorte quelques années auparavant... Même si personne ne s'en doute. Le blond s'avança, les mains dans les poches et torse nu, le froid mordant sa peau, la rendant rouge par endroits.

-Je peux vous aider peut-être ?

« Que faites vous ici à une heure si tardive ? C'est dangereux de se balader seul ici. »

Dangereux. Hah ! Dangereux... Une vieille bâtisse en ruine. Je le fixai, un sourire narquois se dessinant sur mes lèvres.

« Je ne pense pas que ça soit si dangereux. Je ne suis pas en sucre, il me semble. Et vous avez beau dire cela, il me semble que vous êtes ici aussi... »

Le blond se leva et vînt vers moi. Je le toisai et continuai sur ma lancée.

« Et vous êtes torse nu. Aucune protection en cas d'attaque. (je me retins de rire un bref instant) C'est plutôt à moi de vous dire que c'est dangereux. »

Je le regardai droit dans les yeux. Il n'avait pas l'air mauvais. Ni bon, d'ailleurs. Décrire son expression était juste impossible. Lire dans ses pensées était tout aussi inconcevable. Je laissai échapper un soupir.

« Je peux savoir ce que vous faites ici, au juste ? A part jouer de la guitare, dans cet accoutrement, bien sûr. Vous aimez vous isolez dans les endroits décrépis ? »

Je sentis une légère pression contre mes jambes. Je jetai un bref coup d'œil. Encore la petite fille. Elle s'agrippait à moi, comme si ce blondinet lui faisait peur. Je faisais toujours attention à ce que ces esprits ressentaient, mais allez savoir pourquoi, ce type-là, en face de moi, ne m'inspirait rien de mal. Je continuais de le regarder, m'arrêtant quelques fois sur son torse. Il n'avait pas l'air faible, non plus. Puis, mes yeux se dirigèrent vers la guitare posée au sol.

« Vous jouiez quelque chose il y a un instant. Une création... ? »

Je m'approchai du jeune homme, le sourire aux lèvres et fit, par pure politesse, une très légère courbette.

« Amadeus, pour plus ou moins vous servir. Vous devriez sortir d'ici, ce n'est pas vraiment sûr. Il suffit que quelque chose arrive et vous courez un gros risque. Enfin, si vous êtes ici, c'est que vous savez ce que vous risquez. »

J'approchai brusquement mon visage du sien, me retrouvant à quelques centimètres seulement. Sa respiration était régulière. Il ne semblait pas réellement perturbé, pour le moment. Mais j'attendais tout de même une réaction qui aurait le mérite de m'amuser un temps soit peu.

t« Enfin... Le plus gros risque que vous courez, actuellement, c'est que je vous saute dessus, dis-je en me léchant les lèvres. Il se trouve que j'ai les mains très baladeuses et une soif de tout ce qui est charnel assez prononcée. »

Je pris son menton entre deux doigts et approchai encore mon visage, m'amusant de plus en plus. J'imaginais déjà son cœur battre à cent à l'heure, ses joues s'empourprer... Mais au vu de ses réactions précédentes, espérer cela était un peu idiot. Malgré tout, sait-on jamais, peut être que ce garçon pourrait me divertir, d'une manière ou d'une autre, peu importe...

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Cet homme était très bizarre... Oui peut-être même trop. Enfin, il avait déjà vu bien pire, et entendu aussi. Se faire violer là, dans ce bâtiment ce soir ne pourrait pas lui faire plus de mal que son passé qui le traumatisait depuis quelques temps maintenant. Etait-il raisonnable de le laisser dire et faire ce genre de chose ? De toute façon si il tentait quoi que ce soit le blond allait se défendre et lui mettre la porte dans la tête comme il avait déjà fait avec d'autres qui avaient tenté de le prendre de force bien des fois et de bien des manières différentes. De plus, ce lieux n'en aurait pas été à sa première torture enfin.... D'un pas Duncan se recula, se défaisant ainsi de la prise de l'inconnu et, toujours le regard vide, soutint celui de ce Amadeus qui était encore et toujours en train de le fixer. en lui même, Duncan trouvait qu'il ressemblait à un chien mouillé cherchant un abri pour la nuit mais il n'en dit mot, souriant juste en coin de manière assez moqueuse. Ce n'était pas dans ses habitudes de réagir comme ça mais cette nuit il n'avait pour ainsi dire, aucune envie d'être particulièrement gentil avec ceux qui ne cherchaient que son corps.

-Du calme le chien mouillé en chaleur. Je suis pas intimidé par ce genre de menaces. Et ouais c'était une de mes compositions.

Après cette phrase plus que.... Cinglante, le blond torse nu se dirigea vers la fenêtre et s'assit sur le rebord de celle ci, souriant d'une manière mauvaise tout en fixant l'homme dans les yeux mais de loin. Il le détailla de haut en bas, remarquant quelques bouts de ses tatouages. Ainsi lui aussi il aimait se faire peindre le corps, sans doute était-ce un genre qu'il se donnait... Ou peut-être pas... Lui seul le sait et cette question n'intéressait pas vraiment le professeur de musique. Il ne parlait que rarement à ses collègues alors pourquoi parlerait-il à cet homme qui le regardait comme un morceau de viande près à être dégusté? Aucune, bonne réponse. Sur cette pensée, le professeur ferma les yeux et finis par enfin prononcer une parole.

-Je restes ici pour pouvoir réfléchir si tu veux savoir... Pour profiter de l'atmosphère bizarre qui règne ici. Tu ne la sens pas ? Cet air froid qui flotte autour de nous ?

Duncan se leva, alla chercher sa veste qui était posée sur le dossier de la chaise qu'il occupait quelques minutes plus tôt et l'enfila avant d'aller s'allonger sur une des tables de la salle, après avoir retirer la poussière qui trônait dessus d'un souffle. Ses yeux se fermèrent et il écouta attentivement les bruits se trouvant dans la pièce. La respiration régulière de l'homme, le tissu de leurs vêtements qui bougeait un peu avec l'air. Il n'arrivait pas à percevoir autre chose.

-Ici, d'après une légende.... Une petite fille a été torturée, brûlée par endroit, et surtout laissée pour morte une fois le pire fait. On dit que son esprit rôde maintenant par ici. Personnellement je trouve cette histoire étrange mais je ne dis en aucun cas que je n'y crois pas.

Ses lèvres s'étirèrent en un léger sourire sadique puis il se mit à rire aux éclats, rire nerveux bien entendu mais qui pourrait faire peur à quelqu'un ne le connaissant pas. Il tourna la tête vers l'inconnu et ouvrit les yeux d'un seul coup avant de se redresser et s'asseoir sur la table, commençant à chanter doucement, une chanson qu'il avait écrit sur cette légende la première nuit qu'il était venu ici...

-Carole, je me souviens de toi, poupée brûlée, poupée gâchée.

Il ne se doutait bien entendu pas que la légende n'en était pas une et que l'esprit de la petite fille tourmentée était dans la pièce, non loin de lui.

[paroles de Eths - Hydracombustio]

Le blond se recula, me regardant dans les yeux.

« Du calme le chien mouillé en chaleur. Je suis pas intimidé par ce genre de menaces. Et ouais c'était une de mes compositions. »

Chien mouillé... ? Encore, en chaleur, ça passe. Mais se savoir comparé à un de ces corniauds sentant le plus mauvais possible, là, non, ça ne passe pas du tout. Et... Comme je l'aurais parié, sa réaction n'était pas des plus amusantes. L'éventuel jouet que je m'étais trouvé avait disparu pour laisser place à un jeune homme on ne peut plus sérieux.
Tandis qu'il se rhabillait, je lui lançai un regard méprisant. Oui, bien noir et mauvais, comme je les aime. Nos regards se croisèrent. Je me fichais de sa réaction lorsqu'il se rendrait compte de la manière avec laquelle je le considérais. Je le scrutais toujours alors qu'il allait s'allonger sur un des tables disposées dans la salle. Je m'asseyais alors sur la chaise de ladite table et balançai la tête en arrière, fixant le plafond.

« Je restes ici pour pouvoir réfléchir si tu veux savoir... Pour profiter de l'atmosphère bizarre qui règne ici. Tu ne la sens pas ? Cet air froid qui flotte autour de nous ?
-Profiter de l'atmosphère bizarre, hmm.. ? (j'esquissai un petit sourire) Il est vrai que l'ambiance qui règne ici n'est pas des plus charmante. Je me disais que c'était à cause de vous, d'ailleurs... »

Je me redressai, soupirant d'ennui, au bout de quelques secondes. Oui, je m'ennuie vite. Mais quand on a eu une vie mouvementée, ou alors que nous ne supportons pas le calme, nous ne pouvons pas tenir plus d'une ou deux minutes sans être affairé. Pour ma part, je suis dans les deux cas. Et avoir passé plusieurs années en asile m'avait rendu encore plus intenable, contre toute attente. Toujours est-il que je fini par me lever, Mon confrère blond ne bougea pas, mais sortit quelques phrases.

« Ici, d'après une légende.... Une petite fille a été torturée, brûlée par endroit, et surtout laissée pour morte une fois le pire fait. On dit que son esprit rôde maintenant par ici. Personnellement je trouve cette histoire étrange mais je ne dis en aucun cas que je n'y crois pas. »

Oui, je la connais bien cette histoire. La petite fille en question me l'avait raconté en chemin. L'enfant qui m'accompagnait, oui. Elle était la victime de cette légende. Cette légende urbaine, cette histoire qui avait pour mérite de donner d'horribles frissons dans le dos. J'avais déjà massacré des enfants, et des enfants que je connaissais bien, qui plus est. Mais j'avais pitié de cette petite fille-là. D'ailleurs, cette dernière n'avait de cesse de ma suivre. Et lorsqu'elle entendit son histoire, elle se recroquevilla sur elle-même. Je la regardai du coin de l'œil. Elle murmurait quelque chose d'imperceptible. Puis, mon regard fut de nouveau porté sur l'autre blond. Il riait comme un fou. Comme moi. En l'observant, je n'eut qu'une seule vision. Un flashback. Celui de la nuit où j'avais tué, affichant ce même sourire sadique, toute une famille. Mon sang ne fit qu'un tour mais je serrai les dents pour me contrôler le mieux possible.
Il se redressa, toujours souriant.

« Carole, je me souviens de toi, poupée brûlée, poupée gâchée. »

Quoi... ?
Il chantait ? C'est tout ce qu'il trouvait à faire.. ? Je regardai de nouveau la petite fille, murmurant alors le prénom dit par l'autre taré. Elle leva lentement la tête et me regarda avec ses yeux embués. Elle se leva et s'agrippa à mes jambes en pleurant et implorant un quelconque pardon.

« Et si je te disais que, au lieu de chantonner cette machine-là, tu pourrait un peu te concentrer. La gamine, elle est là, juste à côté de moi, abruti. Maintenant, que tu me crois ou non, je m'en fous. Mais ne ris pas de cette histoire-ci. »

Je tournai machinalement la tête vers la petite Carole, qui avait séché ses larmes, et lui fit un léger sourire comme pour la rassurer.

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« Et si je te disais que, au lieu de chantonner cette machine-là, tu pourrais un peu te concentrer. La gamine, elle est là, juste à côté de moi, abruti. Maintenant, que tu me crois ou non, je m'en fous. Mais ne ris pas de cette histoire-ci. »

Ainsi Elle était là... Intéressant, mais Duncan n'en avait que faire. Cette petite fille était morte, tant pis, ce n'était pas son problème. Lui il avait subit d'autres choses, il avait été en face de la mort une fois et pourtant il s'était remis, il s'était battu pour rester dans ce monde. Enfin. On lui avait un peu forcer la main il fallait dire aussi. Les médecins et leur soit disant auréole au dessus de la tête. Des emmerdeurs oui. Un long soupire sortit de la gorge du blond et il descendit d'un bond de la table, ne regardant même pas l'autre homme, ne voulant pas se prendre la tête ce soir. Il secoua un peu la tête et alla vers ses affaires, se remettant à corriger des copies, ne voulant plus entendre parler de fantôme ou n'importe quoi ayant un rapport avec ça. La peur qu'IL revienne étant bien trop présente dans son corps... Malheureusement rien n'arrivait à effacer ce visage de son crâne. Et rien un jour ne pourrait sans doute l'effacer, ça ne servait à rien d'être froid envers les autres, ça ne ferait de plus qu'empirer les choses.

Son regard se reporta sur l'homme, son visage étant maintenant plus doux et sans aucun signe d'agressivité, son regard lui n'exposant au regard extérieur que de la tristesse et de la solitude avec une pointe, une très légère touche de mélancolie. Il repensa à la petite fille et leva les yeux au ciel avant de secouer un peu la tête et dire tout en regardant ses copies.

-Dis lui pardon de ma part. Je suis qu'un idiot. Mais dis lui aussi que je la comprends un peu.

Le blond arrêta ses paroles sur ces derniers mots, ne prononçant rien de plus rien de moins, rangeant ses copies dans une chemise puis dans son sac. Il se leva et prit sa guitare avant de sentir un frisson le parcourir, ayant senti comme une présence le toucher, être à côté de lui. Il frissonna un peu plus violemment en pensant ça et leva les yeux sur Amadeus. Lui il devait savoir si c'est elle qui l'avait touché, si c'est elle qui avait voulu lui faire passer un message ou non. Mais il n'osait le lui demander, la peur de se faire juger de nouveau lui tiraillant les entrailles, lui serrant le cou... Duncan se laissa alors lourdement tomber sur la chaise en tenant toujours la guitare et pris cette dernière sur ses genoux. Il hésita un moment, étirant nerveusement ses doigts avant de se mettre à jouer. Peut-être voulait-elle simplement qu'il joue ? Peut-être voulait-elle connaitre ses sentiments ? Il 'en savait rien et ça le perturbait. Il joua alors une mélodie qui lui passait par la tête, fermant simplement les yeux et se mordillant les lèvres.

Cette mélodie qu'il jouait depuis qu'il était enfant était presque une sorte de souvenir. Ses doigts malheureusement étaient un peu raides et il lui arrivait d'être submergé par l'émotion et faire des fausses notes mais la musique ne s'arrêtait en aucun cas de raisonner dans la pièce. La musique, son seul échappatoire pour le moment..... Après quelques minutes, il s'arrêta et rit nerveusement, se moquant de lui même avant de dire en souriant.

-Désolé, c'était pas super, j'ai plus l'habitude de jouer cette mélodie.

La bonne humeur reviendrait-elle dans le coeur de ce mélomane ? Peut-être bien que oui...

» Duncan Carter - Prof de musique.